Conseil agricole : un écosystème en ébullition Le conseil indépendant se déploie
Le nombre d’agréments conseil est en hausse : les conseillers indépendants ont profité de la séparation. Le point sur leur profil et ceux de leurs clients, en particulier au sein du PCIA, porte-voix de la profession.
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Entre le nouveau conseil stratégique phytosanitaire (CSP), obligatoire, et le conseil spécifique phytos qui sort du giron de la distribution, la séparation a fait naître un besoin. Saisissant l’opportunité, des conseillers indépendants se sont installés, comme le montrent les chiffres du ministère (lire ci-dessous). « Il y a eu un mouvement, confirme Julie Coulerot, secrétaire du PCIA (pôle du conseil indépendant en agriculture). Nous avons eu des demandes d’information pour des installations. Certains se sont rendu compte qu’ils ne pourraient pas intégrer le PCIA du fait de leur non-indépendance totale. » De fait, les conditions d’accès au pôle, régies par une charte de déontologie, vont au-delà des exigences de l’indépendance élargie du référentiel conseil. Il s’agit exclusivement de « prestations de services rémunérées uniquement par l’ensemble des honoraires apportés par les clients, et sans subvention de fonctionnement, précise Julie Coulerot. Il ne doit pas y avoir de prise de participation du capital de l’entreprise de conseil par des actionnaires ne répondant pas aux exigences de totale indépendance. » Ainsi, Agri2C (lire p. 35) ne pourrait pas être au PCIA. Le pôle compte plus de 120 conseillers, représentant une quarantaine d’entreprises. Ils exercent en grandes cultures (1,8 Mha couverts), cultures spécialisées (50 000 ha), et élevage. Les prestations proposées sont variées : protection des cultures, fertilisation, nutrition animale, formation, expérimentation, accompagnement sur des cahiers des charges qualité, réglementaire, gestion du patrimoine…
Pas de CSP hors clients-adhérents
Sur le CSP, Julie Coulerot est claire : « On s’occupe de nos clients, on n’est pas dans une démarche de prospection. » Ce nouveau conseil ne devrait pas poser de problème : « En production végétale, ce sont des informations dont on se servait déjà. Il va falloir le formaliser, mais ce n’est pas une révolution de notre façon de travailler. » De façon générale, la secrétaire du PCIA estime que le recours à des conseillers indépendants est en augmentation. Son hypothèse est que dans un foisonnement d’informations techniques, parfois contradictoires, les agriculteurs ont besoin d’un appui pour s’y retrouver. L’acceptabilité d’une facturation séparée du conseil et de la vente a aussi progressé, potentiellement avec l’évolution des grilles tarifaires dans les chambres d’agriculture, et la fin des 3R (remises, rabais, ristournes). Quant au reste des acteurs du conseil, et de la distribution, « Ce serait intéressant d’avoir plus d’échanges, pour confronter les points de vue, voir les approches de chacun », juge Julie Coulerot.
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CONSEIL AGRICOLE : UN ÉCOSYSTÈME EN ÉBULLITION
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